2e volet du Fatal Diptyque

Il se distinguera singulièrement du premier volet dans son rapport au public

La Très Tragique Histoire d’Oedipe est essentiellement narrative. Il s’agit avant tout de raconter l’histoire d’Oedipe, de sa naissance à sa mort, et parallèlement, de se demander pourquoi raconter et re-raconter, encore et encore, cette histoire si tragique. De s’interroger, par la tangente de l’humour,  sur l’origine et la nécessité de la tragédie.

Si Œdipe roi et Œdipe à Colonne sont des pièces philosophiques, Antigone, elle, est une pièce résolument  politique. Et donc son rapport au public est différent. Il s’agira d’interpeller les spectateurs sur des questions de société d’une pertinence plus que jamais au cœur du débat actuel.

Il y aura donc débat dans la foulée de chaque représentation. Des questions citoyennes très concrètes seront posées : le rapport au pouvoir et le conflit des générations, la raison d’état et la désobéissance civile, et bien sûr la place de la femme dans la société.  La Grèce antique, bien que mère de la démocratie, était loin d’être juste sur ce dernier point. Sophocle a jeté un gros pavé dans la mare il y a 25 siècles en confrontant deux personnages, deux concitoyens,  aux extrémités du pouvoir : un chef d’état, masculin et d’âge mûr et une jeune fille, qui n’a donc pas le droit de vote. Un homme de tête contre une fille de cœur. Tous les deux campant de plus en plus radicalement sur leur position.  Il y aura match et tout le monde sera perdant. Il s’agissait pourtant d’un oncle et de sa nièce, le même sang coulait dans leurs veines, mais le match virera au duel et le duel sera sanglant.  Il est vrai que l’histoire d’Antigone avait commencé par une lutte à mort entre deux frères, comme souvent dans l’histoire de l’homme, depuis ses origines, mythiques ou réelles.

Antigone vs Créon est une création originale de Benoît Verhaert, inspirée des Antigones dans le temps.

Un spectacle court, percutant au premier round et prenant, au deuxième round, des allures de Théâtre Forum pour inviter les spectateurs, jeunes et moins jeunes, au dialogue.

 Au débat politique, osons le mot !