Aujourd’hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.
J’ai reçu un télégramme de l’asile :
« Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. »
Cela ne veut rien dire. C’était peut-être hier.
L’histoire commence par l’annonce froide à Meursault du décès de sa mère. Pendant l’enterrement, par une chaleur caniculaire, on constate que ce deuil semble ne lui faire ni chaud ni froid. Ensuite, nous assistons, dans une banlieue de l’Algérie française des années 40, au petit quotidien banal de ce jeune pied-noir, personnage étrange à force d’avoir l’air indifférent à tout.
C’est en commettant un meurtre qu’il prend conscience qu’il avait peut-être été jusque-là étranger à lui-même, à sa propre vie, et que l’acte qu’il vient de poser aura des conséquences.
J’ai compris que j’avais détruit l’équilibre du jour.
La deuxième partie du livre raconte le procès de Meursault. Celui-ci répondra toujours la vérité, la sienne, aux juges qui l’interrogeront, sans jamais chercher à arranger la réalité pour tenter de sauver sa peau. A la question : Pourquoi avez-vous tué ? Il répond : Parce qu’il y avait du soleil. Meursault sera condamné à mort.
« L’Etranger », selon Camus lui-même, c’est l’histoire d’un homme condamné à mort pour n’avoir pas pleuré à l’enterrement de sa mère.